Politique et théâtralité sous la Restauration

La théâtralité est au coeur de l’interprétation de la Restauration présentée dans cet article. Divisé en trois parties, cet article présente : 1) “La politique comme théâtre” ou la nécessité de jouer, de représenter, de mettre en scène, l’autorité légitime pendant la Restauration ; 2) “Le théâtre comme politique” ou l’éventail des pratiques dont font usage les opposants à la monarchie et à l’Eglise pour dévoiler leur théâtralité et par là mettre en doute sa légitimité ; 3) “La théâtralité et l’émergence de la démocratie,” qui propose une lecture démocratique de l’héritage de le Révolution Française pendant la Restauration, à travers le prisme de la théâtralité.Theatricality is at the heart of the interpretation of the Restoration presented here. Divided into three parts, this article examines: 1) “Politics as Theater,” or the necessity of representing, or literally performing legitimate authority during the Restoration; 2) “Theater as Politics,” or the range of practices by which the opponents of the monarchy and the church exposed their theatricality, and in so doing questioned their legitimacy; 3) “Theatricality and the emergence of democracy,” which proposes a democratic interpretation of the legacy of the French Revolution in the nineteenth century through the prism of theatricality

La théâtralité festive : la Restauration et l’héritage démocratique de la Révolution française

La théâtralité a acquis une mauvaise réputation sous la plume des historiens récents de la Révolution française, constituant pour eux le signe de la trajectoire antidémocratique, voire totalitaire, de la période révolutionnaire qui culmine dans la Terreur. Que ce soit dans les analyses discursives de François Furet, dans l’étude des fêtes entreprise par Mona Ozouf, ou plus récemment dans les travaux de Paul Friedland sur le théâtre et la politique, l’on est confronté au même récit de base de ..

Politics and theater: the crisis of legitimacy in restoration France, 1815-1830

Moliére's anticlerical comedy Tartuffe is the unique prism through which Sheryl Kroen views postrevolutionary France in the years of the Restoration. Following the lead of the French men and women who turned to this play in the 1820s to make sense of their world, Kroen exposes the crisis of legitimacy defining the regime in these years and demonstrates how the people of the time made steps toward a democratic resolution to this crisis. Moving from the town squares, where state and ecclesiastical officials orchestrated their public spectacles in favor of the monarchy, to the theaters, where the French used Tartuffe to mock the restored monarch and the church, this cultural history of the Restoration offers a rich and colorful portrait of a period in which critical legacies of the revolutionary period were played out and cemented. While most historians have characterized the Restoration as a period of reaction and reversal, Kroen offers convincing evidence that the Restoration was a critical bridge between the emerging practices of the Old Regime, the Revolution, and the post-1830 politics of protest. She re-creates the atmosphere of Restoration France and at the same time brings major nineteenth-century themes into focus: memory and commemoration, public and private spheres, politics and religion, anticlericalism, and the formation of democratic ideologies and practices

Représentation et pouvoir

Parmi les questions auxquelles l’histoire de la Révolution française n’a pas donné de réponses définitives, la définition « du » politique demeure toujours irrésolue. Cette indécision est d’autant plus grande que l’historiographie actuelle ne s’intéresse plus seulement aux « grands » hommes mais qu’elle prend en compte les multiples interventions dans le « domaine politique ». Entrent en ligne de compte toutes les actions symboliques et culturelles qui donnent du sens à la période. Au premier plan des interrogations se trouvent alors les représentations que les hommes et les femmes de la fin du xviiie et du début du xixe siècles ont mobilisées pour peser sur le destin collectif. L’objet du livre est l’étude de la confrontation de ces représentations mentales, linguistiques, iconographiques et rituelles et du pouvoir, exercé, contesté, imaginé pour bâtir « le » politique. L’ouvrage rassemble les communications présentées lors d’un colloque international tenu à Paris en juin 2004, réunissant des spécialistes français, américains et allemands. Tout l’éventail des médias, des pratiques et des espaces de « la politique symbolique » a été parcouru par les auteurs : de la peinture aux symboles abstraits et aux arts graphiques, des discours et des pamphlets politiques aux chansons révolutionnaires, du théâtre et des fêtes aux banquets et aux cérémonies funéraires. Entre 1789-1830 la lutte est permanente autour de telles représentations. Les acteurs politiques rivalisent entre eux pour accaparer le pouvoir d’interprétation officiel et imposer leur propre vision de « l’unique » représentation de la société. Or aucune interprétation officielle ne survit pendant longtemps. Le présent volume participe au débat sur le caractère intrinsèque de la société contemporaine, condamnée à gérer la tension inévitable entre sa volonté d’unité et les conflits qui la menacent. Comme pour d’autres domaines, la Révolution française est bien ce « laboratoire » contenant en germe les éléments déterminants des conflits à venir

La Restauration revisitée - Les formes de la protestation - Une histoire de l'Etat

La présente livraison reflète la vitalité actuelle de l’histoire politique du xixe siècle. Sans viser la cohérence propre à un numéro thématique ni un improbable état des lieux, elle traduit néanmoins quelques lignes de force très contemporaines : le rejet d’une clôture sur la seule « vie politique », l’approche au « ras du sol » des processus de politisation, attentive à la parole des acteurs, le décloisonnement des spécialités par l’approche culturelle du politique, l’émergence du secret comme objet majeur d’enquête historique (des sociétés secrètes à l’« État secret »), et la relecture à nouveaux frais de champs aussi classiques que l’histoire parlementaire